Thierry Sellem

Aujourd'hui,seul existe pour moi le plaisir de faire une peinture d'un état des lieux en noir et blanc de notre époque,

une vision sans rapport avec l'actualité, comme suspendu dans le temps .

La leçon des peintres qui m'ont précedé à été profitable et l'importance du métier de peintre, renouant par là avec la vieille tradition des artisans, un peu alchimistes,et quelquefois visionnaires.

La préponderance du faire , chez l'artiste est quelque chose qui s'était un peu perdu car toute peinture n'est pas forcément de l'art . L'on sait que ce qui est de l'ordre de la peinture, c'est au registre du métier , l'intelligence de la main , l'oeil, de la mémoire aussi : parce-que la peinture à , tout au long de son existence produit des oeuvres magnifiques , que nous pouvons aujourd'hui apercevoir sa spécificité unique .

On ne s'accapare pas la beauté d'une oeuvre parce-qu'on la désire mais on la trouve en travaillant sans relache , dans les vapeurs de la création , je crois que la beauté qui demeure inctacte malgré les siecles est celle qui porte le parfum de la transpiration de l'atelier .

Il est vital,bien sur, à un moment donné, d'adopter une attitude du retrait méditatif afin d'atteindre une certaine neutralité objective pour dépasser le particulier et viser à la vision générale , selon ses modalités propres et dans un souci d'honnéteté , essayer de ne pas faire fausse route trop souvent dans l'élaboration et évacuer toute actualité artistique contemporaine et ainsi que son aspect anecdotique, afin de proposer à une réalité objective qui puisse déplacer son ancrage historique souvent sans nuance et recul .